Brasil Touch

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Portraits d'entrepreneurs qui font découvrir les marques françaises au Brésil

Les brésiliennes aiment la mode française. Elles citent Chanel, Hermès, Louboutin ou Dior comme les références du luxe à la française qui les font rêver. Et les grandes marques de luxe françaises ont bien compris cet attrait des brésiliennes pour les marques internationales et surtout leur pouvoir d'achat et leur fièvre consommatrice grandissante. C'est ainsi que depuis quelques années, les marques françaises investissent des millions en ouvrant des boutiques dans les centre commerciaux de São Paulo où 70% du marché du luxe brésilien est concentré (d'après l'étude "Bossa & Beautiful, le XXIème siècle made in Brasil, d'Hélène Capgras et Helen Kupfer, 2012-2013). Et ce ne sont pas les frais d'importation exorbitant, faisant passer une paire de Louboutin de 425€ en France à 690€ au Brésil, qui freinent les riches brésiliennes (le Brésil compte chaque jour 19 millionnaires de plus, selon le magazine Forbes).

 


Les grandes marques de luxe françaises présentes au Brésil.

 

Si les marques de luxe, surtout celles appartenant à des grands groupes comme LVMH, ont la renommée internationale et la capacité financière pour ouvrir des boutiques au Brésil, les marques françaises de gamme intermédiaire, moins connues auprès des brésiliennes, doivent trouver d'autres moyens de se développer dans le pays. C'est ainsi que nous allons découvrir deux français qui se sont donnés pour objectif de faire connaître certaines marques françaises aux consommatrices brésiliennes de plus en plus intéressées par les marques "alternatives". L'un, Dimitri Mussard a choisi de créer un showroom au Brésil afin de représenter des marques françaises, l'autre, Naema Saidani a choisi le e-commerce pour proposer aux brésiliennes des marques françaises encore introuvables au Brésil.

 

Acaju Do Brasil, le showroom des marques françaises

C'est après un tour du monde de fin d'études que Dimitri Mussard a décidé de s'installer à São Paulo en 2009. Se présentant comme novice dans le secteur de la mode (mais tout de même le descendant de la famille Hermès), il décide, avec deux amis brésiliens, de créer un showroom en 2010 afin d'aider les marques étrangères à s'installer au Brésil. Les missions proposées aux clients français concernent l'importation, la distribution et la représentation des marques haut de gamme mais pas luxe. Acaju Do Brasil représente les marques Twins For Peace, Tila March, Weill, Vicomte A., Les Petits Joueurs, Clémence de Gabriac et une dizaine d'autres marques.


En haut à droite, le Showroom Acaju Do Brasil fondé à São Paulo. En bas à gauche, l'équipe fondatrice d'Acaju Do Brasil, Dimitri Mussard à gauche de la photo. Et en bas à droite, un sac Tila March, une des marques représentées par le showroom.

Comme les consommatrices russes, les brésiliennes ont tendance, un peu moins aujourd'hui qu'il y a quelques années, à ne jurer que par les grandes marques qui se remarquent, le fameux "signe extérieur de richesse". Alors, plus que de convaincre les brésiliennes d'acheter les marques moins connues que le showroom propose, Dimitri Mussard dit qu'il leur offre plutôt une alternative aux marques déjà vues en utilisant la presse pour raconter l'histoire des marques.

Sur la mise en place du projet, les difficultés qu'a rencontré Dimitri Mussard, sont les trop nombreux obstacles bureaucratiques, les taxes d'importation extrêmement élevées, le choix d'un bon partenaire local ou encore la difficulté à emprunter aux banques. Il rappelle dans une interview accordée à Aujourd'hui le Brésil, que loin d'un eldorado, le Brésil est, selon la Banque Mondiale, le pays où il est le plus difficile pour un étranger de créer une entreprise.

 

"Myfrenchdressing.com", la French Touch en un clic

Diplômée en marketing de luxe, Naema Saidani aurait pu créer son entreprise en Chine, mais c'est au Brésil qu'elle a décidé, à 28 ans, de réaliser son rêve de monter un projet alliant la mode à sa passion des voyages. Après un an à travailler son business plan, elle crée le site internet qui propose aux brésiliennes des marques françaises moins connues que les marques de luxe françaises mais populaires sur la planète mode connectée grâce à internet. L'objectif de Naema Saidani est d'offrir aux consommatrices brésiliennes le "style parisienne" sans avoir besoin de voyager.

 

 

 En haut la page d'accueil du site Myfrenchdressing.com. En bas à gauche, Naema Saidani, la fondatrice du site.

 

C'est ainsi que Myfrenchdressing.com propose les marques Heimstone, Le Mont St Michel, Madame à Paris ou encore Paul & Joe et grâce à Fedex, le site promet une livraison en 3 jours. Mais le vrai "plus" du site pour les consommatrices brésiliennes, c'est le prix! Les fameuses taxes d'importation, dont nous avons déjà parlé, sont incluses dans le prix, et les prix des articles sont quasiment les mêmes qu'en France. Quel est le secret? En fait, My French Dressing achète grâce à un système de partenariat avec les fournisseurs français, des fins de série qui lui permettent de réduire ses coûts et donc de proposer des produits à des prix extrêmement compétitifs pour le Brésil.

 

 

Pour en savoir plus:

http://www.acajudobrasil.com.br/

http://myfrenchdressing.com.br/

 

Sources:

Comment les marques françaises ciblent le Brésil, Le Echos

Le Brésil dans la course au Luxe, M le magazine du Monde

Un jeune entrepreneur impose sa mode au Brésil, Aujourd'hui le Brésil

Selling Luxury goods in Brazil, lessons from an insider, Forbes

Portrait de carioca, la mode française en clic, Le Petit Journal



06/06/2013
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